Portrait C. Guiol

Clémentine Guiol

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guiolclementine@gmail.comDoctorant.es ou jeunes docteur.esDoctoranteEHESS

Centre Alexandre-Koyré / Campus Condorcet / Bâtiment EHESS

2 cours des Humanités, 93322 Aubervilliers, France

Thèse en préparation

"Le cadavre féminin dans le Londres victorien : une incarnation de l’altérité", sous la direction de Laurence Talairach (Toulouse Jean Jaurès, CAK).

En adoptant une approche interdisciplinaire, cette thèse entend mettre en lumière le statut et la place du cadavre féminin à l’échelle de la ville de Londres lors de l’ère victorienne (1837-1901). Le cadavre féminin est le site d'une double altérité au XIXe siècle, car il conjugue la féminité à la mort. Nous souhaitons expliquer pourquoi l’assignation à l’altérité de la femme n’est pas une évidence, mais bien une construction culturelle masculine, puis étudier les conséquences du traitement des mortes sur le destin des vivantes. En effet, le cadavre féminin est inscrit dans une dialectique où sa construction est influencée par les représentations collectives victoriennes, qui l’investissent de nouvelles significations. Celles-ci viennent à leur tour influer sur les représentations de la femme au cours du règne de Victoria, et participent à l’entreprise de contrôle du corps et de l’apparence des femmes qui caractérise la culture victorienne. Dans un premier temps, nous développons une étude des rites funéraires accordés aux cadavres féminins, du décès à l’enterrement. L’analyse de ces pratiques révèlent les décisions culturelles, religieuses, et scientifiques qui encadrent la mort au XIXe et, elles s’entrecroisent avec les bouleversements socio-économiques que subissent les femmes, progressivement reléguées à la sphère domestique. Nous mobiliserons des sources diverses (archives des cimetières et des enclos paroissiaux, étude de l’épigraphie et de la statuaire funéraire) afin de dégager les tendances qui soulignent l’essentialisation des femmes victoriennes dans leur rôle sexué. Après avoir analysé les dimensions pragmatiques de la mort, nous réalisons une étude des représentations des dépouilles féminines dans les productions culturelles victoriennes : peinture, littérature, sculpture, et arts vivants. Cette exploration des mentalités victoriennes révèle que le cadavre féminin constitue une femme idéale : muette, passive, et sexuellement disponible. Forts de cette connaissance, nous chercherons à démontrer les conséquences de ces fantasmes sur les rapports hommes-femmes.

Mots-clés : cadavre féminin, Londres, période victorienne, représentations, études de genre.

Contrat doctoral CDSN ENS Paris-Saclay

Thèmes de recherche

- Culture mortuaire victorienne

- Etudes de genre

- Folklore britannique

- Représentation du corps féminin dans le genre horrifique

Mémoires de recherche

Mémoire de Master 2 : ‘Paganism in Late Victorian Literature (1891-1904) : Fear, Fantasies, and Mythmaking’. Sujet encadré par M. Christophe Gelly, UFR d’études anglophones de l’Université Clermont Auvergne.

Mémoire de Master 1 : ‘London’s ‘Magnificent Seven’ Cemeteries (1832-1918) : A Physical Manifestation of Victorian Morals’. Sujet encadré par Mme Sara Thornton, UFR d’études anglophones de l’Université Paris Diderot.

Dernière mise à jour : novembre 2022

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