Type et date de soutenanceSoutenance de thèse

EHESS, A/B S28, 54 boulevard Raspail, 75006 Paris, Les personnes qui souhaitent assister à la soutenance par visioconférence sont invitées à se rapprocher du candidat.

Science, History, Fiction : Toward a Metaphorology in the History of the Sciences

Robert Stuart Fyke

Résumé

Cette thèse va se servir des 114 volumes de la revue Isis , publiée par la History of Science Society états-unienne, comme une archive des pratiques métaphoriques utilisées par les historien|ne|s des sciences pour représenter leurs objets.  De ce point de vue, les métaphores sont les témoins des choix pratiques des historien|ne|s, métaphores qui ont une histoire changeante elles-mêmes.  Les recherches pour cette thèse s'appuient sur une méthodologie de la philosophie, de l'esthétique et de la critique littéraire pour déconstruire l'histoire des sciences par ses métaphores et de reconstruire une métahistoire des pratiques métaphoriques.  Pour cadrer cet objet philosophique assez large et l’enchaîner dans une histoire des sciences, cette thèse va se servir de trois cas particuliers qui retrouvent leurs utilisations métaphoriques dans Isis.  Chaque cas commence avec un néologisme actuel associé à un objet historique qui dévoile un aspect de la sociologie des connaissances.  D’abord, le design intelligent est lié à la téléologie, au livre de Genèse, et aux métaphores darwiniennes de l’Origine des espèces qui offrent des aperçus aux sujets de la géologie, de la stratigraphie, et des usages scientifiques et culturels sur la chronologie. Ensuite, la neurohistoire est associée à un autre néologisme de la fin du 19e siècle, l’eugénisme, qui discutent ensemble une histoire scientifique et culturelle au sujet des métaphores naturalistes sur l’intelligence humaine. Puis la croissance rapide du néologisme infodémique est liée aux histoires médicales des controverses, des charlatans, et des complots qui élaborent une histoire changeante de la professionnalisation. Enfin, ces trois cas ouvrent une discussion sur une histoire alternative des sciences par sa métaphorisation, la création d’un contexte historique par l’usage ou le déni des métaphores. Cet intérêt méta-historique se génère par des tensions : entre l’histoire comme un récit engageant et l’histoire comme une adaptation fidèle ; entre les métaphores comme confusion créative et les métaphores comme rhétorique utile ; et entre la scientificité des catégories et la beauté de la poésie. Ces tensions produisent des métaphores ordinaires, nobles, et/ou troublants. Ainsi, entre et à travers ces cas on peut faire des généralisations sur l’usage des métaphores par les historien|ne|s qui peuvent établir des périodisations et des aires de famille qui les regroupent ensemble. Cette thèse pose qu’une solution à ces périodisations, ces généralisations, et ces intérêts méta-historiques peut être répondue par une histoire d’usage métaphorique, une métaphorologie.

Jury

  • M. Jean-Paul Gaudillière (Directeur de thèse), EHESS
  • Mme Angela Creager, Princeton University
  • M. Jérôme Dokic, EHESS
  • Mme Carol Gluck, Columbia University
  • Mme Nathalie Jas, INRAE
Partager ce contenu