Type et date de soutenanceSoutenance de thèse

Les filles d'Athéna. Femmes et brevets au XIXe siècle en France

Anne Chanteux

Résumé

Les femmes sont peu visibles dans l’histoire des techniques et pourtant elles jouent un rôle important, en tant qu’utilisatrices, consommatrices, mais également actrices. Les dépôts de brevets d’invention en sont la preuve. Ce travail étudie les brevets déposés par des femmes, seules ou accompagnées, au XIXe siècle en France. Bien que le corpus constitué ne représente qu’un nombre infime de la totalité des brevets déposés en France à la même période, il témoigne d’une réelle activité technique, s’inscrivant dans les secteurs économiques de l’époque. Malgré un contexte peu favorable (peu de droits civiques, d’éducation reçue, d’accès aux réseaux de sociabilité liés aux sciences et aux techniques), ces femmes ont su utiliser le brevet pour protéger leurs idées, développer une production, poursuivre une activité familiale. Dans un milieu quasi exclusivement masculin, elles correspondent avec les institutions (académies, sociétés savantes), exposent lors des expositions industrielles et universelles, font reconnaître leurs droits et les défendent. Loin de l’image véhiculée par le XIXe siècle, les brevetées sont des femmes actives, pourvues d’un métier qui, s’il n’est pas toujours reconnu par la statistique, les place dans les conditions propres à innover pour améliorer leurs pratiques. Si l’image de l’inventrice est à peine concevable au XIXe siècle et demeure une rareté à notre époque, les brevetées étudiées permettent de dévoiler un rôle peu connu et donnent de la visibilité aux femmes qui ont participé à l’avancée des techniques en France en inscrivant leur activité dans le domaine public.

Jury

  • Mme Liliane Hilaire-Perez (Directrice de thèse), EHESS
  • Mme Béatrice Craig, Université d’Ottawa
  • M. Gabriel Galvez-Behar, Université de Lille
  • Mme Manuela Martini, Université Lyon 2
  • M. Alain P. Michel, Université d’Evry
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