Type et date de soutenanceSoutenance de thèse

La Bioéthique, Science d'État. La fabrique du gouvernement de la morale des corps humains biomédicaux

Adeline Néron

Résumé

Cette thèse se situe à la rencontre des Études sur les sciences et des théories biopolitiques. Elle porte sur les relations de savoir et de pouvoir qui animent la bioéthique. Ce champ est saisi comme étant des espaces et temps de négociation de risques d’ordre juridique, social et moral de développements techno-scientifiques. Alors, cette recherche s’intéresse à cette évaluation de possibilités et pratiques biomédicales relevant de donner ou prendre la vie, des organes, des embryons humains, des informations génétiques, du sang ou des cellules. Le Comité de bioéthique du Conseil de l’Europe, le Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé et les Espaces de réflexion éthique régionaux sont les trois nœuds étudiés. L’institutionnalisation des jugements de valeurs qu’ils permettent de constater est faite d’une circulation multi-scalaire d’experts qui concentre productions et normatisations. Cette circulation forme une communauté épistémique bioéthique, universitaire et administrative. Dans ce mode de gouvernement, les validations professionnelles se confrontent à leurs propres narrations et tentatives de participation élargie à la fabrique bioéthique. En effet, Consultations, États Généraux, Conférences de citoyens et Débats publics essentiellement confirment les accréditations et configurations académiques et régulatrices. De propositions successives de compréhension, l’analyse invite à penser la bioéthique comme étant un domaine scientifique d’Études morales des sciences et techniques. C’est, en outre, cette identification même qui contraste la bureaucratisation de la vertu. C’est disciplinariser des savoirs sur la morale des corps humains biomédicaux qui s’oppose à l’intervention de discipliner individus et populations.

Jury

  • M. Dominique Pestre (Directeur de thèse), EHESS
  • M. Daniel Benamouzig, CNRS
  • M. Jean-Paul Gaudillière, EHESS
  • M. Pierre-Benoît Joly, INRA
  • M. Didier Sicard, Université Paris Descartes
  • Mme Virginie Tournay, CNRS
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