Type et date de soutenanceSoutenance de thèse

Défendre la terre. Scientifiques critiques et mobilisations environnementales des années 1940 aux années 1970

Céline Pessis

Résumé

A la croisée de l'histoire des sciences et des techniques, de l'histoire environnementale et de l'histoire des mouvements sociaux, cette thèse se propose d'explorer et de faire ressurgir dans divers champs de science (mathématiques, agronomie et sciences naturelles principalement) des voix contestataires à l'industrialisation d'une France encore largement rurale. Elle étudie les économies morales, les cultures épistémiques et les programmes alternatifs de recherche portés par ces scientifiques critiques, ainsi que les mouvements sociaux pour ou par lesquels ils parviennent à se constituer en ressources critiques. Cette recherche interroge le travail cognitif et normatif de scientifiques pour constituer la terre (en tant que milieu biologique, espace cultivé, planète habitable ; ancrage matériel des paysanneries et condition première de l'existence humaine) en objet à défendre durant la période dite des « Trente Glorieuses », qui voit se structurer un nouveau régime de production des savoirs et des artefacts technoscientifiques sous l'égide d'un État modernisateur. A travers l'étude de trois types de critiques (des tracteurs, de l'épuisement des sols, et de la menace globale de destruction de la planète), la thèse met au jour un certains nombre d’alertes, de savoirs, de controverses et de luttes socio-environnementale. Elle s'inscrit là dans une historiographie récente qui revisite le mythe d'une modernisation heureuse et consensuelle, inattentive aux nuisances qu'elle génère.

Jury

  • Mme Isabelle Sourbès-Verger (Directrice de thèse), CNRS
  • M. Stéphane Castonguay, Université du Québec à Trois Rivières
  • Mme Claire Delfosse, Université de Lyon
  • M. Jean-Paul Gaudillière, EHESS
  • Mme Nathalie Jas, INRA
  • Mme Joëlle Le Marec, Université Paris Sorbonne
  • M. François Papy, INRA
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