Type de publication et date de parution
RevueRace et psychiatrie, de la pathologie à l’émancipation
Histoire, médecine et santé, n° 20
Aurélia Michel
La psychiatrie, qui s’est positionnée dès les années 1830 comme une médecine du corps social, doit-elle soigner ceux qui par principe n’en font pas partie – esclaves et colonisés ? Cette question est posée au tournant du XXe siècle dans le cadre de l’administration de nouveaux territoires à « civiliser » et celui des États post-esclavagistes, à une époque où les savoirs raciaux accompagnent plus que jamais le gouvernement des populations. En maints lieux de ces empires ou ex-empires, la pathologisation de la race rejoint alors la médicalisation de la folie, renforçant les catégories raciales mais aussi les modifiant, voire les déconstruisant. Dans un espace transnational où les savoirs médicaux circulent rapidement, les configurations politiques et les trajectoires singulières des médecins déterminent des articulations très diverses voire opposées entre savoirs psychiatriques et raciaux, que ce dossier cherche à éclairer depuis le Brésil, les États-Unis et les colonies françaises en Afrique dans la première moitié du XXe siècle.
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