Enraciner l’empire
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Enraciner l’empire

Une autre histoire du jardin botanique de Calcutta (1860-1910)

Auteur(s) Marine Bellégo
Collection Archives
ISBN 13 978-2-85653-969-9

Le 5 octobre 1864, un violent cyclone s’abat sur la plaine du Gange. Calcutta, capitale de l’Empire britannique en Inde, est dévastée. "Le jardin botanique de Calcutta figure désormais parmi les choses du passé", lit-on dans le Gardener’s Chronicle.

Trois décennies plus tard, le jardin était pourtant devenu l’un des plus éminents symboles de l’Empire britannique. Les visiteurs affluaient pour admirer un arbre immense à l’allure de forêt : le grand banian. Son herbier, riche de milliers de spécimens venus de tous les territoires impériaux, en faisait un haut lieu de la classification botanique. Ses directeurs étaient tenus de contribuer à l’essor économique du Raj en tentant d’acclimater de nouvelles espèces et d’améliorer le rendement des récoltes. Ses responsables en écrivaient l’histoire comme celle d’un lieu colonial modèle qui servait la mission civilisatrice de l’empire.

Ce livre étudie le rôle à la fois symbolique et économique qu’a joué le jardin botanique de Calcutta dans le dispositif d’un empire alors à son apogée. À l’aide d’archives inexploitées jusqu’ici, Marine Bellégo nous plonge dans le quotidien à la fois monotone et tourmenté de l’un des plus grands jardins botaniques coloniaux. Elle met ainsi au jour les innombrables tensions qui parcouraient ce microcosme impérial dysfonctionnel, faisant un sort aux échecs d’acclimatation, aux désastres logistiques, aux problèmes de main-d’œuvre et à la dureté implacable des relations humaines dans la sphère coloniale. L’ouvrage explore ainsi comment se rejouaient au sein d’un jardin botanique les ambiguïtés, les contradictions et la violence structurelle de l’entreprise impériale.

Ancienne élève de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, Marine ­Bellégo est maîtresse de conférence à l’université de Paris où elle enseigne l’histoire britannique. Titulaire d’un doctorat en histoire à l’EHESS, elle est membre du LARCA et chercheuse associée au CAK. Ses recherches portent notamment sur l’Empire britannique, l’histoire environnementale et les cultures maritimes. La thèse de doctorat dont ce livre est issu a reçu en 2021 le prix Jacqueline Bardolph de la SEPC (Société d’études postcoloniales).

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