Collectionner le vivant
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Collectionner le vivant

Gradhiva, n° 36

Direction d'ouvrage

Mathilde Gallay-Keller, Serge Reubi et Mélanie Roustan

Collection Gradhiva
ISBN 13 978-2-35744-155-2 230 pages.

À l’heure de la crise de la biodiversité, entre inventaire du vivant, domestication du sauvage et conservatoire de la vie, les collections vivantes des jardins, musées et laboratoires, qui incarnaient la mainmise des humains sur la nature (colonisée) cristallisent aujourd’hui leur vulnérabilité dans une dialectique du maître et de l’esclave revisitée.

Ni images ni objets, les animaux, plantes ou micro-organismes collectionnés vivants échappent aux catégories classiques de la science et du patrimoine. Ces spécimens, aussi signifiants ou évocateurs soient-ils, et bien que souvent échantillonnés sur des critères de représentativité, collectés, classés ou montrés pour représenter une espèce ou une idée, n’en demeurent pas moins des êtres vivants bien réels – séparés de leur milieu, étiquetés, classés, étudiés, contraints, exposés.

Dans la collection du vivant, s’ajoute à l’enjeu épistémologique de la bonne échelle de collecte (le fragment, le spécimen, l’ensemble...) et des limites de l’interprétation muséologique, celui de l’arrachement à un territoire et de la spoliation d’une communauté. En miroir se dessine le problème de ce qui reste, de ce qui manque, de l’écosystème appauvri ou du groupe social dépossédé – et de ce qui revient lorsque l’on entend restituer, réintroduire, réensemencer ou revitaliser.

Muet mais animé, le vivant renouvelle ainsi les questions éthiques et politiques posées par toute mise en collection : celle de l’autorité et de l’appropriation, celle de la réification et celle de l’(im)permanence des choses.

► Sommaire et texte intégral à retrouver en ligne en libre accès sur OpenEdition Journals

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