Type d'événement, date(s) et adresse(s)Colloque et journée(s) d'étude
Du à 9h30 au à 18h30.
University of Chicago Center Paris, 5 rue, Thomas Mann, 75013 Paris

Voix à distance. Faire sens de la vocalité en sciences humaines

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Voix à distance. Faire sens de la vocalité en sciences humaines

Des performances vocales sont souvent au cœur de situations exceptionnelles ou rituelles censées incarner des valeurs sociales et produire des actions ou des effets très spécifiques. Les usages des techniques vocales spécialisées (comme ceux dans le théâtre de la tragédie grecque, du chant diphonique dans un contexte rituel ou thérapeutique ou de la polyphonie dans la musique sacrée occidentale), l’essor d’une vocalité virtuose résultant d’une manipulation ou d’une mutilation du corps des chanteurs (comme dans le cas des castrats dans l’opéra européen depuis le XVIe siècle), mais aussi les hallucinations acoustiques (les voix prophétiques ou « apparitions » des voix) ou la glossolalie, le « parler en langues », sont autant de phénomènes qui mettent au défi les disciplines et savoirs de l’anthropologie, de l’histoire de la religion, la musicologie, la psychiatrie, ou la psychanalyse. Au sein du discours des sciences humaines, les voix se présentent comme des objets à distance : distance historique quand il s’agit des sujets absents ou morts (les voix du passé), distance culturelle quand ils appartiennent à un autre monde (les voix des autres). Face à ces formes de distance, les sciences humaines ont développé différentes techniques de fixation, d’interprétation et de conservation (notation, transcription, écriture, enregistrement sonore), techniques que nous proposons d’interroger ici dans une perspective à la fois épistémologique et historique. C’est en ce sens que ce colloque entend contribuer à une anthropologie historique susceptible de prendre en compte de manière réflexive les conditions de possibilité sociales, culturelles et matérielles des sciences humaines. 

 

Organisation: Martin Brody (Dep of Music, Wellseley College), Andreas Mayer (Centre Alexandre-Koyré, CNRS)

Coopération : HASTEC, CAK, Centre Georg Simmel, Wellesley College et University of Chicago Center Paris

 

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