Type d'événement, date(s) et adresse(s)Colloque et journée(s) d'étude
Du à 9h30 au à 13h.
Germaine-Tillion-Saal
Centre Marc Bloch, Friedrichstrasse 191, 10117 Berlin

Translating in the Human Sciences: a World Perspective

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Chercheur(s) associé(s) Catherine König-Pralong Andreas Mayer
Chinese world map, drawn by the Jesuits (early 17th century). Reproduction in "Historic Maritime Maps" Donald Wigal

Le colloque "Translating in the Human Sciences: a World Perspective" est organisé par le CAK et le Centre Marc Bloch les 29 et 30 juin 2023 à Berlin.

La traduction a joué et joue un rôle essentiel dans la formation des savoirs et des disciplines que l’on a dénommés, depuis la fin du XVIIIe siècle, « sciences de l’homme » ou, selon une qualification plus récente, « sciences humaines ». Cette situation provient de ce que la plupart de leurs objets sont irréductiblement saisis, malgré les tentatives de taxonomie et de quantification, dans et par le langage. Au sein des différents savoirs et disciplines modernes, la problématique de la traduction se pose à un double niveau. Sur le plan épistémologique, la traduction est constitutive de l’objet de l’enquête : sous la forme d’une analyse comparative (dans les cas de l’anthropologie, de la linguistique ou de l’histoire, par exemple), dans les processus d’inscription et de transcription des paroles ou des comportements des « sujets » (en ethnographie, psychiatrie ou psychanalyse), ou encore, dans un idéal de symétrie, comme tentatives de « traduction culturelle » entre mondes ou cosmologies lorsque l’anthropologue construit des ontologies. Au niveau éthique deuxièmement, les différentes pratiques savantes, immergées dans les objets qu’elles construisent, sont configurées par leurs rapports relationnels aux « habitants », au sens large, des mondes dont elles s’efforcent de traduire les mots, les gestes, les choses et les images.

Tenant compte de cette double dimension épistémologique et éthique, ce colloque veut interroger les pratiques de traduction en sciences humaines dans une perspective comparative, historique et transculturelle. Il abordera les questions du rapport de la traduction à la violence ou à la contrainte, ainsi que les problèmes de catégorisation en sciences humaines, à partir des débats qui se sont tissés autour de la traductibilité, du nominalisme, de l’historicisme, de la commensurabilité et de l’équivocation.

- Les sciences humaines européennes s’étant déployées à l’échelle du monde, avec l’ambition parfois de délocaliser leurs pratiques, nous nous demanderons quelles leçons il est possible de tirer de leurs théories et de leurs exercices de la traduction pour une analyse des dynamiques historiques globales.

- Intéressées, les pratiques de traduction s’inscrivent à leur tour dans des histoires conflictuelles, des négociations culturelles et des usages politiques du savoir dont témoignent la fétichisation de l’intraduisible, l’affirmation de l’impossibilité de la traduction et les mythes de l’altérité – autant de phénomènes que nous souhaitons interroger à partir de contextes sociohistoriques précis. 

- Aux niveaux éthique et épistémologique, nous engagerons une réflexion sur l’opportunité de reformuler le dilemme violence/dialogue, en questionnant notamment les processus de traduction implicites au sein des discours de la critique postcoloniale.

- Enfin et de façon très concrète, nous nous demanderons quels rôles ont joués les traducteurs et les interprètes dans la construction des divers savoirs modernes et contemporains et, conséquemment, quels sont les apports d’une histoire des traducteurs et des traductrices à l’histoire des sciences et des savoirs.

Organisation : Andreas Mayer (CNRS, CMB), Catherine König-Pralong (EHESS, CAK)

Entrée libre sur inscription : hueju@cmb.hu-berlin.de

Contact : andreas.mayer@cnrs.fr

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