Type d'événement, date(s) et adresse(s)Colloque et journée(s) d'étude

Centre Alexandre-Koyré, 27 rue Damesme, 75013 Paris

Politiques et pratiques de l'interdisciplinarité - Affinités interdisciplinaires

3ème atelier

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Présentation des ateliers231.65 Ko
Chercheur(s) associé(s) Wolf Feuerhahn Rafael Mandressi
Affiche

Programme

9h45 : Accueil des participants

10h00-10h30 : Introduction du 3e atelier (Wolf Feuerhahn et Rafael Mandressi)

10h50-12h : Les savoirs sur le monde dans l’entre-deux-guerres : construction interdisciplinaire et mise en réseaux internationale

Ludovic Tournès, Université de Genève, Département d’Histoire Génerale/ Global Studies Institute.

La Première guerre mondiale marque une charnière importante dans le développement des savoirs sur le monde conçu comme une unité. La complexité des problèmes légués par le conflit provoque l’arrivée sur le devant de la scène des « experts » qui sont chargés par les politiques de mobiliser des savoirs en vue de résoudre des problèmes qui se posent désormais à l’échelle du monde entier. L’entre-deux-guerres est marqué de ce point de vue par un bouillonnement intellectuel, non seulement au sein des disciplines instituées, mais également entre elles. On s’attachera à pister le développement de ces savoirs sur le monde (dont l’émergence de la discipline « relations internationales » est un des symptômes, mais non le seul ; l’analyse économique et la veille sanitaire en sont d’autres) et à la manière dont ils se construisent et circulent à la croisée de multiples institutions réparties sur plusieurs continents (universités, instituts d’expertise, administrations étatiques, fondations philanthropiques, organisations internationales).

12h-13h30 : pause déjeuner

13h30-14h40 : Entre injonctions discursives et obstacles pratiques : ambigüités du CNRS au cours de la brève existence du Programme interdisciplinaire de recherche en science des matériaux (1982-1994)

Emanuel Bertrand, ESPCI Paris, Centre Alexandre-Koyré

Au début des années 1980, en France, le Ministère de la recherche et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) prennent une initiative dans le domaine de la recherche sur les matériaux, domaine en plein essor dans divers pays depuis les années 1960. Il s'agit du Programme interdisciplinaire de recherche sur les matériaux du CNRS, ou PIRMAT, qui existe de 1982 à 1994. Au début de cette période, la recherche sur les matériaux est officiellement présentée, par le gouvernement et par le CNRS, comme une priorité nationale interdisciplinaire. Nous montrerons à la fois en quoi l’effort budgétaire public correspondant n’a jamais été à la hauteur de ce statut prioritaire revendiqué, et à quel point cette priorité s’est révélée particulièrement éphémère. Surtout, nous utiliserons ce cas particulier pour aborder la question plus générale de la mise en œuvre de l’interdisciplinarité au CNRS. En particulier, nous nous efforcerons de mettre en évidence les écarts entre les discours de promotion de l'interdisciplinarité et les obstacles pratiques à cette dernière, liés à la structure institutionnelle du CNRS. Cet exposé s’appuiera aussi bien sur les archives institutionnelles du CNRS que sur les témoignages de différents acteurs du PIRMAT et de la direction du CNRS de la période concernée.

14h40-15h50 : L’interdisciplinarité comme zone de négoce ? Bilans britanniques sur quelques initiatives récentes de collaboration entre sciences sociales et sciences de la vie

Sébastien Lemerle,Université Paris Ouest-Nanterre, CRESPPA.

Depuis une quinzaine d’années, certains des projets les plus remarquables en matière d’interdisciplinarité entre sciences de la vie et sciences sociales ont été portés en Europe par des chercheurs britanniques, dont le plus connu est le sociologue Nikolas Rose. Que cela soit à la London School of Economics ou à King’s College, N. Rose et ses collègues sont à l’origine de nombreuses initiatives, telles que le BIOS Centre (LSE, 2002-2011) ou l’European Neuroscience and Society Network (KCL, 2007-2012), qui ont notamment cherché à renouveler la réflexion sur les « aspects sociaux, politiques, légaux et éthiques des développements contemporains des sciences du cerveau ». En tant que manifestations scientifiques, ces initiatives ont été d’incontestables succès. Toutefois, au plan précis du contenu et des méthodes de la recherche interdisciplinaire, les bilans récemment dressés par leurs animateurs, incitent à une certaine circonspection. La présentation exposera dans un premier temps les cadres institutionnels, les objectifs et les résultats de ces programmes, pour ensuite se concentrer sur les différentes contraintes, tant épistémologiques que politiques, qui peuvent expliquer ces bilans en demi-teinte, dont les enseignements peuvent nourrir une réflexion plus générale sur l’interdisciplinarité en que « forme de vie » scientifique.

15h50-16h30 : discussion générale

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