Type d'événement, date(s) et adresse(s)Débats du CAK

Campus Condorcet, Centre de colloques (salle 100, rez-de-chaussée), Place du Front populaire, 93322 Aubervilliers

Les jardins botaniques coloniaux : locaux ou hors sol ?

Séance 3, saison 17

Chercheur(s) associé(s) Marine Bellégo
Les jardins botaniques coloniaux : locaux ou hors sol ?

Pour cette séance, nous aurons le plaisir de recevoir Marine Bellégo (Université de Paris, LARCA, CAK), auteure de Enraciner l’empire. Une autre histoire du jardin botanique de Calcutta (1860-1910) (MNHN, 2021).

Discutant.es : Anne-Julie Etter (CY Cergy Paris Université, Héritages) et Pierre-Yves Lacour (Université Montpellier 3, CRISES, CAK)

 Mercredi 18 mai 2022, 10h-12h

 Séance en présentiel : Campus Condorcet, Centre de colloques (salle 100, RdC)

 Ouverte à toutes et tous, sans inscription, dans la limite des places disponibles et dans le respect des gestes barrières

  Suivie d'un cocktail déjeuner

L'ouvrage

Le 5 octobre 1864, un violent cyclone s’abat sur la plaine du Gange. Calcutta, capitale de l’Empire britannique en Inde, est dévastée. « Le jardin botanique de Calcutta figure désormais parmi les choses du passé », lit-on dans le Gardener’s Chronicle.

Trois décennies plus tard, le jardin était pourtant devenu l’un des plus éminents symboles de l’Empire britannique. Les visiteurs affluaient pour admirer un arbre immense à l’allure de forêt : le grand banian. Son herbier, riche de milliers de spécimens venus de tous les territoires impériaux, en faisait un haut lieu de la classification botanique. Ses directeurs étaient tenus de contribuer à l’essor économique du Raj en tentant d’acclimater de nouvelles espèces et d’améliorer le rendement des récoltes. Ses responsables en écrivaient l’histoire comme celle d’un lieu colonial modèle qui servait la mission civilisatrice de l’empire.

Ce livre étudie le rôle à la fois symbolique et économique qu’a joué le jardin botanique de Calcutta dans le dispositif d’un empire alors à son apogée. À l’aide d’archives inexploitées jusqu’ici, Marine Bellégo nous plonge dans le quotidien à la fois monotone et tourmenté de l’un des plus grands jardins botaniques coloniaux. Elle met ainsi au jour les innombrables tensions qui parcouraient ce microcosme impérial dysfonctionnel, faisant un sort aux échecs d’acclimatation, aux désastres logistiques, aux problèmes de main-d’œuvre et à la dureté implacable des relations humaines dans la sphère coloniale. L’ouvrage explore ainsi comment se rejouaient au sein d’un jardin botanique les ambiguïtés, les contradictions et la violence structurelle de l’entreprise impériale.

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