Type d'événement, date(s) et adresse(s)Colloque et journée(s) d'étude

EHESS, 190 av. de France, 75013 Paris, salle 640

La Technologie entre l’Europe et les États-Unis aux XIXe et XXe siècles : rencontre et ignorance

Journée d'études

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Organisateurs : Patrice Bret, Guillaume Carnino, Liliane Hilaire-Pérez, Aleksandra Kobiljski, Allan Potofsky, Marie Thebaud-Sorger, Koen Vermeir en collaboration avec Jochen Hoock et Eric Schatzberg.

La technologie, entendue au sens étymologique de discours sur les arts & métiers, c’est-à-dire comme science des opérations, a suscité un vif intérêt au début du XIXsiècle. Alors que l’intensification du travail marque tous les modes de production – artisanat, industrie rurale, manufactures – de nombreux acteurs des techniques (artisans, ingénieurs, savants, caméralistes, etc.) proposent une théorisation de l’action productive, formulant de façon plus ou moins aboutie leur compréhension du travail en termes opératoires et plaçant de grands espoirs dans une science humaine capable d’améliorer l’activité.

Cette histoire est généralement décrite comme européenne (principalement germano-franco-britannique), alors même que ses ramifications sont intercontinentales, dans la mesure où la technologie rayonne au moins jusqu’à Boston – où le Massachusetts Institute of Technology est fondé en 1861 (une énigme étymologique, comme le rappelle un ouvrage à paraître d’Eric Schatzberg : Far From a Keyword: The Marginal Status of the English- Language Concept of Technology in the Nineteenth Century).

L’enjeu de cette journée sera triple :

- D’une part, ce sera l’occasion de faire le point sur les diffusions et transferts internationaux qui ont permis à la technologie – comme science de l’action – de devenir un concept incontournable au XIXsiècle, au moment où son sens devient aussi peu à peu celui (aujourd’hui communément usité) de science appliquée à l’industrie. Il s’agira d’étudier sa perpétuation, ses résurgences et les éventuels apax que la notion a pu engendrer.

- D’autre part, nous proposons de confronter les historiographies américaines et européennes. En effet, au XXe siècle, des deux côtés de l’Atlantique, des traditions intellectuelles ont promu l’étude de la science technologique, comme irréductible à la science appliquée. En France, l’anthropologie des techniques et la philosophie des sciences et des techniques ont promu cette redécouverte du sens enfoui de la technologie. Aux États-unis, une riche littérature a revendiqué l’existence d’une science technologique et a promu le concept d’opération comme outil de décloisonnement des savoirs disciplinaires. Pourtant, ces courants ne semblent pas s’être croisés. C’est cette communauté de vues dans un contexte apparent d’ignorance mutuelle que nous souhaitons questionner, en collaboration avec la Society for the History of Technology, éditrice de la revue Technology & Culture.

- Enfin, dans un contexte contemporain de complexification des réseaux techniques, nous voulons aussi interroger la pertinence de cette revendication d’une technologie en tant que science humaine, mêlant philosophie de l’action outillée (ou médiatisée), histoire des systèmes techniques, anthropologie opératoire et sociologie des réseaux : comment penser une science des techniques à la croisée des SHS et des sciences de l’ingénieur ? Peut-on, aujourd’hui, fonder une pédagogie des techniques sur la technologie comme science humaine ?

Programme en pièce jointe.

Partenaires : EHESS/ Centre Alexandre-Koyré, GIS Unité de la Technologie et des Sciences humaines (UTSH), Université technologique de Compiègne (UTC), programme HumanTechnology (fonds européen Feder), International Committee for the History of Technology (ICOHTEC), Laboratoire LARCA (CNRS/université Paris 7) , Laboratoire SPHERE (CNRS/université Paris 7) , Laboratoire ICT (université Paris 7)

Soutiens scientifiques et diffusion : Institut des Humanités et des Sciences de Paris (IHSP), Society for the History of Technology (SHOT)

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