Type d'événement, date(s) et adresse(s)Colloque et journée(s) d'étude

Centre Alexandre-Koyré, 27 rue Damesme, salle de séminaire, 5e étage

Figures d’ingénieurs et mobilités en Europe, XVe-XVIIIe siècles

Journée d’études en l’honneur d’Hélène Vérin

Élément jointTaille
Programme1.3 Mo
Affiche

Comité d’organisation : Stéphane Blond, Liliane Hilaire-Pérez et Michèle Virol

Le motif de cette journée d’étude est de rendre hommage à Hélène Vérin, dont les travaux en histoire des techniques et tout particulièrement sur les ingénieurs, ont joué un rôle majeur dans la compréhension de l’intelligence technique à l’époque moderne, loin de la figure du génie d’exception. Le but est de présenter des nouvelles recherches qui approfondissent cette thématique.

Si l’histoire des sciences, des savoirs techniques et des instruments de travail utilisés par les architectes et les ingénieurs a fait l’objet de nombreuses études au cours des deux dernières décennies, les parcours de ces hommes de terrain restent largement méconnus. Ce constat est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit de comparer les itinéraires s’inscrivant dans des institutions ou dans des États différents. Au service des pouvoirs des princes, des villes, des autorités religieuses, ils ont progressivement obtenu du XVe au XVIIIe siècle une reconnaissance personnelle puis collective par corps spécialisés (armée, ponts et chaussées, cartographie, mines etc.), évolution aujourd’hui bien connue, mais pour chaque ingénieur l’inscription dans un modèle dominant de clientélisme, de validation des compétences, de rétribution des travaux, de mise en scène de ses savoirs est à mettre en évidence. Faire connaître et reconnaître ses savoirs et savoir-faire pour obtenir une commande, la réalisation d’un projet, la direction d’un chantier, emprunte différentes voies pendant ces quatre siècles.

En dehors de rares études prosopographiques ou de portraits consacrés à des figures charismatiques de techniciens, les ingénieurs qui sont à l’œuvre au quotidien demeurent des hommes de l’ombre. Différents pans de leur histoire restent à écrire : leurs origines sociales et géographiques, le processus de recommandation, les formes d’apprentissage, l’entrée dans la carrière, l’avancement, les mutations ou encore les chantiers qu’ils dirigent.

Ces carrières sont indissociables de mobilités, constitutives de l’identité des ingénieurs, qu’il s’agisse des pérégrinations justifiées par les demandes princières et les recherches de patronage, de la construction d’un habitus professionnel du voyage, d’entreprises éditoriales ou encore de transferts de modèles éducatifs. Si le cas italien a fait l’objet d’études renouvelées, bien d’autres circuits sont aussi analysés actuellement, par exemple dans les territoires sous domination espagnole, en Méditerranée, dans le Saint-Empire, dans l’Empire ottoman, en Russie ou encore, entre l’Angleterre et le continent. Enfin, la reconnaissance de la figure de l’ingénieur repose aussi sur des interactions avec d’autres praticiens, ce qui suppose pour les historiens, d’examiner les lieux de savoir tels que les chantiers, les mines, les arsenaux, les jardins princiers comme des trading zones.

En lien avec la nouvelle question d’Histoire moderne des concours externes du CAPES et de l’Agrégation (Sciences, techniques, pouvoirs et sociétés du XVe siècle au XVIIIe siècle (période de la Révolution française exclue) en Angleterre, France, Pays-Bas/Provinces Unies et péninsule italienne), cette journée d’études propose d’examiner des itinéraires d’ingénieurs, à travers les situations nationales, les conditions du métier, les formations, la mise en œuvre des savoirs.

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