Comment aborder les dessins et récits d’enfants et adolescents ?

Les deux demi-journées intitulées "Comment aborder les dessins et récits d’enfants et adolescents ? Usages scientifiques et humanitaires" se tiendront les 13 mai et 20 octobre 2022 au Campus Condorcet à Aubervilliers.

De très nombreux corpus de récits et dessins d’enfants et d’adolescents sont constitués et identifiés par des archivistes, des conservateurs du patrimoine et des chercheurs de différentes disciplines en sciences humaines et sociales qui en font l’objet de leurs travaux, parfois dans une démarche interdisciplinaire : anthropologues, géographes, historiens, historiens de l’art, littéraires, pédagogues, sociologues, psychologues… et même théologiens.

Ces journées d'études visent à repérer les chronologies différenciées de la prise en compte par ces différentes disciplines de la parole enfantine, comparer les pratiques et les usages mais aussi les influences réciproques et mieux cerner la prédominance qu’a pu exercer dans ce domaine les sciences du psychisme.

S’il y a un intérêt croissant pour ces paroles, paradoxalement trop peu nombreux sont encore les questionnements transversaux sur la spécificité de ces récits et vécus d’enfants et d’adolescents par rapport au ressenti d’un adulte, notamment face à la violence, à la guerre et à l’expérience migratoire. Il n’y a pas non plus d’approches croisées sur l’histoire des usages disciplinaires ni de plateforme d’échange sur les modalités de recueil ou d’analyse de ces récits et dessins.

Par ailleurs, malgré la patrimonialisation de certaines collections et leur numérisation sur certaines plateformes, il n’existe pas de recensement centralisé des différents corpus existant dans le monde. Il n’y a parfois même pas de démarches de conservation sur le long terme de ces productions enfantines et adolescentes recueillis par exemple par des associations humanitaires ou dans le cadre de procédures administratives diverses. Enfin, malgré l’inventivité de certaines initiatives de médiation pédagogiques de ces corpus, notamment auprès d’un public d’âge scolaire, le plus à même de s’identifier à ces récits et dessins, il y a très peu d’interaction, de tentatives de comparaison ou de modélisation entre ces projets.

L’objectif de ces deux premières journées est donc de confronter différentes expériences de recueil et d’exploitation de ces corpus de dessins et récits d’enfants et d’adolescents.

13 mai 2022, 14h-17h, Auditorium du Grand équipement documentaire (GED), Campus Condorcet

- "De l’expérience du dessin d’enfant en anthropologie. Jalons épistémologiques, questions d’éthique" par Elodie Razy, Professeure d’anthropologie sociale et culturelle, FaSS, IRSS-LASC, Université de Liège

- "Rivalités interprétatives, ou comment fut découvert le dessin d’enfant" par Emmanuel Pernoud, Professeur d’histoire de l’art contemporain, HiCSA, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

- "Usages et fonctions du dessin pour l'exploration clinique des connaissances des enfants : le cas de la mort et des dieux" par Ramiro Tau, Professeur à l’Université Nationale de La Plata (Argentine), chercheur affilié à l’ISSR de Lausanne

► Plus d'informations : https://refugiereve.hypotheses.org/1353

20 octobre 2022, 14h-17h45, Auditorium du Grand équipement documentaire (GED), Campus Condorcet

- "Le vécu du parcours migratoire comme antichambre de l'accueil" par Rafik Arfaoui, géographe, UMR Territoires – Université Clermont Auvergne et Institut Convergences Migrations

- « "Est-ce que c’est bon, est-ce que c’est beau mon dessin ?”, ou comment les dessins des enfants wayãpi ont permis une interprétation de l’écrit chez cette population amazonienne » par Silvia Lopes da Silva Macedo, anthropologue, Université Paris-Est Créteil (UPEC) 

- "Usages et interprétations du dessin d’enfant en histoire" par Manon Pignot, historienne, Université de Picardie Jules Verne

► Plus d'informations : https://refugiereve.hypotheses.org/2737

Ces demi-journées sont coordonnées par Mathias Gardet (CNRS, CAK), Camille Jaccard (Université de Genève) et Catherine Milkovitch-Rioux (IHTP, Celis – Université Clermont Auvergne) dans le cadre du projet "R-EVE Réfugier- Enfance, Violence, Exil", avec le soutien du CAK, de l'IHTP et du GED.