Type d'appel et date limiteAppel à communications
Date(s) limite(s) :

Enquêtes médicales : Savoirs, pratiques, enjeux (XVIIIe–XXIe siècles)

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Ce colloque vise à interroger la notion d'enquête médicale, de sa conceptualisation à son appropriation par des acteurs divers, en se penchant en particulier sur ses pratiques, sa matérialité et ses évolutions sur la période étudiée.

L'enquête est une collecte d’informations dans le but de produire une compréhension du monde et de pouvoir agir sur lui. En français, le terme est particulièrement polysémique, englobant l'investigation, l'inquiry et le survey anglais. Le dictionnaire Larousse propose une double définition de l'enquête, distinguant l'enquête scientifique, « étude d'une question faite en réunissant des témoignages et des expériences », de l'enquête judiciaire, « l'ensemble des recherches ordonnées par une autorité administrative ou judiciaire et destinées à faire la lumière sur quelque chose ». La polysémie du mot témoigne de l'étroite imbrication de deux pratiques distinctes, dont l'histoire est inextricable. L’enquête, dans ses deux acceptions, est d’abord une entreprise savante : elle est une collecte et mise en relation de fragments de réel pour faire sens de la réalité, une entreprise de transformation de la réalité en vérité par le biais d'une série d'opérations intellectuelles et sociales (Mailloux et Verdon, 2014 ; ANR GOUVAREN. Gouverner par l'enquête au Moyen Âge). Elle vise à rendre un problème intelligible. Cependant, entreprise savante n’est pas synonyme de pur acte intellectuel : l’enquête implique souvent le déplacement de l’enquêteur, la circulation d’inscriptions matérielles, l’enregistrement de témoignages ; en un mot, la mise en place de dispositifs sociaux et matériels de collecte d’informations. Processus d'organisation et d'interprétation de l'information, l'enquête peut aussi désigner le produit fini, résultat de ce processus sous forme écrite (livre, rapport, note technique, statistiques).

Bien que les enquêtes connaissent des trajectoires variées, il nous semble possible d'identifier trois grands axes de réflexion pour les contributions :

Ouvrir l'enquête

Les communications pourront porter sur l'émergence des enquêtes médicales en s'interrogeant notamment sur les processus de construction des cas problématiques qui peuvent donner lieu à l'ouverture d'une investigation.

Mener l’enquête

Pourront aussi être proposées des contributions interrogeant le processus même d'enquête médicale, en insistant notamment sur les différents acteurs·rice·s de ces enquêtes et sur les outils, les espaces et la matérialité de leur démarche.

L’enquête après l’enquête

Enfin, les propositions pourront également s'intéresser aux conséquences des enquêtes médicales, à leur potentiel de transformation, direct ou indirect, volontaire ou imprévu, à leur performativité, leur instrumentalisation, et plus généralement à leur seconde vie une fois le processus d'enquête achevé.

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Comité d'organisation

- Léa Delmaire (Sciences Po, Centre d'histoire)
- Pierre Nobi (Sciences Po, Centre d'histoire)
- Paul-Arthur Tortosa (Institut Universitaire Européen, EHESS)

Comité scientifique

- Catherine Cavalin (Sciences Po, Centre d'Etudes Européennes)
- José Pardo-Tomás (Consejo Superior de Investigaciones Cientificas, Institución MIlà i Fontanals)
- Anne Rasmussen (Centre Alexandre-Koyré, EHESS)
- Paul-André Rosental (Sciences Po, Centre d'Etudes Européennes, Centre d'histoire)

Modalités de soumission

Les propositions de communication seront issues de travaux de doctorant·e·s ou de jeunes docteur·e·s en histoire moderne ou contemporaine ou d’autres domaines de SHS, celles mettant l’accent sur l’interdisciplinarité seront particulièrement appréciées. Seront examinées toutes les propositions relatives aux périodes étudiées, quel que soit leur ancrage géographique.

Les propositions devront comporter un résumé de 400 mots et un CV (une page maximum), et être envoyées à l'adresse colloque.enquetesmedicales@protonmail.com avant le 31 juillet 2019. Il est possible de proposer une communication en anglais mais une maîtrise au moins passive du français, langue de travail du colloque, sera nécessaire pour participer.

Le colloque se tiendra à Paris, au Centre d’histoire de Sciences Po, le 24 octobre 2019, et au Centre Alexandre-Koyré le 25 octobre 2019. Les déjeuners, ainsi que le dîner du 24 seront assurés pour les participant·e·s. Les frais de transports ou d’hébergement des intervenant·e·s pourront éventuellement être remboursés sur une base forfaitaire (prendre contact avec les organisateur·ice·s).

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