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Données médicales, Revue Histoire, médecine et santé

HMS

Dossier coordonné par Émilie Bovet, Hervé Guillemain et Nahema Hanafi.

Résumé

Le big data s’est aujourd’hui imposé dans le champ de la santé : les données en grand nombre sont mobilisées dans la recherche biomédicale, pour diagnostiquer la maladie ou bien envisager un traitement. Elles répondent aussi à des logiques comptables (gestion des établissements de santé notamment) et s’insèrent plus largement dans des marchés (industries technologiques et pharmaceutiques, assurances) très concurrentiels. Les données médicales, hautement convoitées, se monnayent à travers le monde et portent à questionner les modèles économiques, mais aussi scientifiques, qui les sous-tendent.

De nos jours, le paradigme du grand nombre entraîne un renouvellement des représentations médicales du corps (qui se voit fragmenté en autant de données comparables et agençables à merci) et de la relation thérapeutique. L’avènement de la médecine dite personnalisée, de l’intelligence artificielle et de ses dispositifs algorithmiques s’accompagne effectivement de nouveaux imaginaires et rhétoriques soignantes. Ces dernières s’appliquent à déployer un discours prophétique sur les découvertes scientifiques à venir, sur la capacité des sciences à repousser les maladies et même la mort, à renforcer et normaliser les corps ; l’idée d’une médecine toute puissante, en somme. La « vérité » des corps et la résolution de leurs troubles ne se trouveraient que dans ce qui est pensé comme une double objectivation : traitement de données quantitativement nombreuses et réalisation de l’exercice par une machine non douée d’affects.

Nous nous proposons de revenir sur ces rhétoriques médicales, de saisir ces promesses intellectuelles et techniques dans le temps long, en les articulant aux relations thérapeutiques qu’elles induisent. En investissant d’une part les imaginaires soignants, et d’autre part la place des individus souffrants, nous souhaitons enquêter sur les césures que génère l’émergence des données médicales en grand nombre, comme sur les très fortes permanences, jusqu’aux discours contemporains, de l’idée d’un « progrès » nécessairement obtenu par une mise à distance, de plus en plus importante, de la médiation humaine, pour saisir les corps et leurs pathologies.

Nous aimerions plus particulièrement que ce numéro thématique questionne la notion de données médicales dans un temps long, en partant du principe qu’elles constituent tous les éléments mobilisés par les soignant·e·s pour appréhender l’état de santé des individus et leurs éventuelles pathologies. Il s’agit notamment de réfléchir aux mécanismes de pouvoir sur les corps produits par un regard médical fondé sur l’élaboration de données sérielles et d’investiguer la manière dont elle façonne les savoirs médicaux et la définition même des pathologies.

Consignes

Les travaux proposés ne devront pas excéder 45 000 signes (espaces comprises) pour les articles, 10 000 pour les textes de présentation de sources. Ils devront être adressés jusqu’au 15 décembre 2020 à Céline Barthonnat (celine.barthonnat@cnrs.fr).

Pour toute question d’ordre scientifique sur cet appel, vous pouvez joindre Hervé Guillemain (herve.guillemain@univ-lemans.fr) ou Nahema Hanafi (nahema.hanafi@univ-angers.fr).

Histoire, médecine et santé publie des articles aussi bien en français qu’en anglais et en espagnol. Les propositions de contributions pour la section « Sources et documents » peuvent être soumises dans une de ces trois langues, mais la publication imprimée de ces textes se fera exclusivement en traduction française ; en revanche, la version numérique pourra être bilingue.

► Appel à retrouver en intégralité sur la page de la revue Histoire, médecine et santé.

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