Claire Barillé

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claire.barille@univ-lille.frMembres associés, partenaires et correspondantsUniversité de Lille

- Centre Alexandre-Koyré / Campus Condorcet / Bâtiment EHESS / Bureau C487

2 cours des Humanités, 93322 Aubervilliers, France

- Université de Lille, IRHiS (Institut de recherches historiques du Septentrion, UMR 8529)

Accueil au CAK en délégation CNRS : 01/09/2022 - 31/08/2023

Thèmes de recherche

- Histoire des hôpitaux

- Histoire sociale de la médecine

- Histoire de la santé

- Histoire du soin

Éléments de bibliographie

Livres co-édités

C. Barillé & F. Démier (dir.), Les maux et les soins. Médecins et malades dans les hôpitaux parisiens au XIXe siècle, Paris, Action Artistique de la Ville de Paris, 2007. Et notamment « Les enjeux du déplacement de l’Hôtel-Dieu au XIXe siècle », pp. 151-164.

Articles et chapitres d'ouvrages

« Nouveaux acteurs du soin au XIXe s. Focus sur l’hôpital », catalogue de l’exposition Face aux épidémiesaux Archives nationales, à paraître, 2022

« Sanctionner le personnel des hôpitaux en France et en Algérie (années 1930 – années 1950) » en collaboration avec P. Marquis, in E. Génard & M. Rossigneux-Meheust (dir), Punitions, Paris, Presses du CNRS, à paraître courant 2022

« Henri Mondor : un hôpital universitaire fondateur de la faculté de médecine du Val-de-Marne », in E. Bellanger & J. Moro (dir), Le Val-de-Marne. Anthologie : 1964-2014, Ivry, Les Editions de l’Atelier, 2014, pp. 70-73

« L’explosion de la poudrerie de Grenelle du 31 août 1794, premier grand accident industriel à Paris » (en collaboration avec Marie Thébaud-Sorger), in T. Le Roux (dir), Les Paris de l’industrie, Paris, Créaphis, 2014, pp. 39-45

« L’architecture des hospices prise entre les contraintes de la fonctionnalité et la tentation hygiéniste » (en collaboration avec Pierre-Louis Laget), in Y. Marec & D. Réguer (dir.) De l’hospice au domicile collectif. La vieillesse et ses prises en charge de la fin du XVIIIe s. à nos jours, Rouen, Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2013, pp. 303-333

Présentation

Mes recherches depuis ma thèse portent principalement sur l’histoire de l’hôpital. Mon objectif n’est pas de faire une histoire des techniques médicales, mais bien au contraire de m’inscrire dans une histoire hospitalière et sanitaire large qui doit être saisie dans ses dimensions principalement sociales, mais aussi politiques, économiques et naturellement d’histoire culturelles et des représentations. Les principales conclusions de ma thèse ont démontré que les hôpitaux parisiens à la veille de la Grande Guerre remplissent une fonction médicale et sociale au service du plus grand nombre. Service public à part entière les hôpitaux, gratuits pour la plupart des malades, sont de plus en plus fréquentés par une clientèle de quartier qui vient chercher des soins pour une vaste palette de maux allant de pathologies graves à des maux plus bénins. Cette mutation de l’hôpital est allée de pair avec les progrès de la médecine, preuve que les avancées médicales sont perçues par une population qui a davantage confiance dans l’institution hospitalière.

L’hôpital conserve, dans la capitale, une place centrale au sein des politiques sanitaires, même si les autorités tentent de développer d’autres formes d’assistance comme le secours à domicile.

Depuis, j’ai développé mes recherches selon deux axes :

- Le premier axe de recherches est celui d’une histoire environnementale et d’une histoire des risques industriels. Convaincue après la participation en 2010 d’un projet de recherches sur « l’Histoire des risques et des accidents industriels France - Angleterre (fin XVIIe - fin XIXe siècle) » de l’importance prise par les enjeux environnementaux dans la discipline historique, j’envisage de travailler sur la notion de risques sociaux dans la ville industrielle pour les XIXe – XXe siècles. L’idée principale de ce travail, encore à l’état exploratoire, est de comprendre la nature de ces risques qu’ils soient sociaux et/ou sanitaires (chômage, maladie, accident du travail...), qui en est principalement victime et quelles circonstances sont aggravantes ou bien atténuantes. L’hôpital, le dispensaire de quartier, les hospices sont des laboratoires précieux pour appréhender ces populations vulnérables à une échelle locale ou régionale.

- Le deuxième est celui d’une histoire sanitaire des mondes et des pratiques du travail dans les sociétés urbaines. L’hôpital parisien est bien en effet un hôpital qui soigne une population de travailleurs et j’ai été amenée dans l’étude des malades à identifier des groupes sociaux, en fonction des activités déclarées par les patients. J’ai ainsi montré la fréquentation croissante de l’hôpital par un monde de petits métiers, issus de l’industrie et de l’artisanat. Convaincue au lendemain de ma thèse de l’importance des traumatismes corporels liés à des activités professionnelles usantes pour les corps, il m’est apparu nécessaire d’analyser plus précisément la reconnaissance de ces pathologies professionnelles dans le cadre hospitalier. Depuis 2017, je participe à un groupe de travail avec une vingtaine de chercheurs sur les micropénalités en institutions (école, asile, caserne, hospice, prison, etc.).J’ai ainsi pu mettre au jour des archives concernant des agents hospitaliers de l’Assistance publique passés en conseil de discipline et examiner non seulement les raisons et les modalités pratiques de ces sanctions, mais également le poids de celles-ci sur la durée de leur carrière. L’étude des vieux travailleurs - population grandissante, souvent malade, souvent indigente m’a également permis d’étudier la constitution de la vieillesse en tant que catégorisation sociale – au sein d’un projet « Vulnérabilités et expériences de la vieillesse (XIXe-XXIe s.) » (VINTEX) financé par la MESHS Hauts-de-France. J’ai travaillé dans le cadre de ce projet sur les archives d’une association, l’Association des Anciens des Établissements Paindavoine, constituée à Lille dans les années 1960 pour examiner les modalités d’une forme de travail militant, celle d’une lutte juridique au sein d’un collectif, pour des individus, souvent âgés, exclus brutalement du monde du travail après un licenciement économique.

Projet de recherches pour la délégation : Spécialisation et médicalisation (XIXe – XXe s.) France, Belgique, Grande-Bretagne

Dans la continuité de ce travail sur la vieillesse, et dans le prolongement de mon travail initial sur les populations hospitalisées, je souhaiterai articuler cette recherche en m’intéressant aux conséquences pour les patients de la reconfiguration de la médecine en spécialités. Le processus en plusieurs étapes qui a conduit la médecine à se spécialiser et à se différencier en de multiples activités médicales a été particulièrement bien décrit en France, en Grande Bretagne, en Allemagne et aux États-Unis au tournant des XIXe et XXe s. aussi bien sur le terrain hospitalier que sur celui de la médecine libérale. Les études ont privilégié une approche par spécialités en montrant notamment comment l’invention ou l’identification d’une spécialité médicale allait dans le sens d’une intégration des innovations et des découvertes médicales du XIXe s. Par ailleurs, cette spécialisation est également l’objet de régulations issues des médecins eux- mêmes en raison en partie du risque de concurrences entre généralistes et spécialistes.

Cependant, les questions de la représentation, de la réception et de l’intégration de ces bouleversements à la fois disciplinaires et pratiques sont encore mal connues et peu documentées dans la littérature historique. L’objet de ce projet de recherches consiste en une étude par le bas des effets de cette spécialisation médicale : comment sont perçus, par les patients, les reconfigurations de la discipline médicale ? quelles transformations cela implique-t-il dans les pratiques médicales ? quelles conséquences cela entraîne-t-il dans les conceptions populaires du soin et de la médecine ? Peut-on en déduire des évolutions dans la relation patients-médecin que ce dernier soit généraliste ou spécialiste ? Au-delà des concurrences apparaissant entre praticiens et des hiérarchies qui se créent en raison de la structuration d’un champ, comment les malades perçoivent-ils ces tensions entre ces nouvelles spécialités ? Quels bénéfices les malades peuvent-ils tirer des différenciations des spécialités médicales ? Et peut-on identifier des effets discriminants vis-vis de certaines catégories de patients ? Observe-t-on des stratégies se mettre en place ? L’idée d’une comparaison internationale entre la France, la Belgique et la Grande-Bretagne s’est imposée dans la mesure où les temporalités de la reconfiguration du champ de la médecine apparaissant plutôt précoces en France par rapport au cas britannique ou belge. A cet égard, l’idée d’une diffusion d’un modèle français de la spécialisation médicale pourra être questionnée tant les circulations d’hommes, d’idées sont désormais réévaluées dans la perspective d’une histoire connectée.

Dernière mise en page : septembre 2022

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