Type et date de soutenanceSoutenance de thèse

L'art de penser de Simon Stevin (1548-1620). Réaliser l'unité des arts libéraux à la Renaissance

Résumé

Entre 1582 et 1608, Simon Stevin publie pas moins de quatorze livres à Anvers et Leyde. Durant ces années, son statut a évolué : marchand, professeur, étudiant, ingénieur, courtisan. Beaucoup de ces ouvrages se font référence les uns les autres et correspondent aux pratiques des milieux dans lesquels le flamand a appartenu. Alors que la variété des thématiques traitées est impressionnante, les cloisonnements disciplinaires et historiographiques ont fait que la cohérence de ces écrits n’a pas été évaluée à sa juste mesure. A la croisée de l’histoire socioculturelle des mathématiques et de l’anthropologie des savoirs, cette thèse se donne comme objectif de lire transversalement le corpus composé de publications de Stevin. Il s’agit de contextualiser et de placer chacun des textes dans le milieu pertinent et dans les articulations disciplinaires de l’ingénieur brugeois. Nous cherchons ainsi à reprendre certaines questions classiques de l’histoire des sciences et à enrichir notre compréhension des mathématiques de la fin de la Renaissance dans les Provinces-Unies. Dans cette étude, nous montrons que le corpus de Stevin est très cohérent, qu’il porte sur le noyau même de la connaissance. Cet art de penser est bâti sur la mise en relation des arts libéraux, de l’éthique pratique et d’une physique. Nous montrons que les arts libéraux universitaires sont déplacés par la prise en considération des pratiques des artisans et des marchands, grâce à une forte réflexion sur la langue néerlandaise. Nous nous arrêtons également sur la notion de nombre, largement revisitée dans le cadre de l’art de penser, et sur l’éthique, importante pour comprendre les motivations de notre savant. Enfin, nous avons terminé notre thèse en montrant que l’astronomie de notre auteur (1608) est liée à sa géographie, dans une cosmographie qui doit sa consistance à une théorie de l’histoire, l’Âge des Sages. Nous avons alors essayé de comprendre quel était le rapport à la Nature qu’entretenait un ingénieur mathématicien autour de 1600.

Jury

  • Mme Giovanna Cifoletti (Directrice de thèse), EHESS
  • M. Alain Bernard, INSPE Créteil
  • Mme Andrea Bréard, Université Paris Saclay
  • M. Grégory Chambon, EHESS
  • M. Christian Jacob, EHESS
  • Mme Sara Miglietti, The Warburg Institute
  • Mme Jeanne Peiffer, CNRS
  • Mme Catherine Secretan, CNRS
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