Type et date de soutenanceSoutenance de thèse

Introduction des sciences et des techniques occidentales au Japon au milieu du XIXe siècle : Construction des fours à réverbère et moulage des canons

Yumiko Ohyama

Résumé

Dans les années 1850 – 60, sous la politique de fermeture du pays, les Japonais ont entrepris la fabrication de canons à partir d’un ouvrage néerlandais, Het Gietwezen in’s Rijks Ijzer-geschutgieterij te Luik (Description de la fabrication des bouches à feu à la Fonderie des Armes à feu de Liège), écrit par U. Huguenin. Cet ouvrage avait probablement été introduit en 1836, avant d’être traduit en japonais, la présence de navires de guerre occidentaux exigeant l’ouverture du pays se faisant plus fréquente. Les Japonais voulaient ainsi introduire la métallurgie occidentale pour mouler des canons et renforcer la défense côtière.  Cependant, réaliser un travail pratique à partir de l’écrit n’était pas simple, les Japonais n’ayant pas la même culture technique que les Occidentaux.  Cette entreprise n’était pas un simple transfert dans le domaine de la métallurgie qu’il s’agissait d’intégrer, mais engageait toute la filière technique autour de la production de canons. Ils ne connaissaient ni la brique, ni le moulin à eau, ni la foreuse. Malgré la production traditionnelle du fer et des canons en bronze, ils devaient « re-concevoir » tous les éléments intervenant dans le travail : matières premières, construction avec des briques, température de four, contrôle de la fonte, moulage de canon en fer, etc. Ce fut à travers une série « essais – erreur » qu’ils ont pu assimiler ces nouveaux matériaux et ces nouvelles pratiques constituant ainsi la base ultérieure de l’industrie japonaise. Cette étude se fonde, non seulement sur des archives, mais aussi sur des données archéologiques. En effet, quatre fours à réverbère, ayant servi à fondre la fonte de fer, sont conservés à Nirayama au Japon. Elle vise à montrer comment des concepts scientifiques et techniques peuvent être compris et appropriés à partir de la seule traduction des textes étrangers.

 

Jury

  • M. Kapil Raj (Directeur de thèse), EHESS
  • M. John Krige, Georgia Institute of Technology
  • M. Sébastien Lechevalier, EHESS
  • Mme Marie Thébaud-Sorger, CNRS
  • M. Simon Werrett, University College London
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