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Anke von Kügelgen

Conférences
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Anke von Kügelgen

Islamologue et historienne des idées au Proche et au Moyen-Orient ainsi qu’en Asie Centrale (XIXe au XXIe siècle), Anke von Kügelgen a pris sa pré-retraite après avoir enseigné vingt-et-un ans en Suisse à l’Université de Berne et auparavant en Allemagne à l’Université de Bochum. Elle a étudié à Berlin et à Damas et mené de nombreux projets de recherche internationaux. L’un des axes de sa recherche porte sur les diverses cultures islamiques qui ont fleuri en Asie Centrale avant la russification et la soviétisation. Un autre concerne les processus complexes qui ont associé, dans les mondes islamiques, réinterprétations de traditions nationales et appropriations de productions intellectuelles européennes, en particulier philosophiques (Averroes und die arabische Moderne, Leiden, Brill, 1994 ; Geschichte der Philosophie in der islamischen Welt, Basel-Berlin, Schwabe 2021).

Anke von Kügelgen participe au Programme Professeurs invités de l'EHESS, sur proposition de Catherine König-Pralong (EHESS, CAK), en mai 2023.

CONFÉRENCES

Conférences en français.

Autres langues et autres lieux – nouveaux enjeux ? Darwinisme et Anti-Darwinisme au Proche Orient

La théorie de l’évolution de Darwin ainsi que les doctrines évolutionnistes-matérialistes et socio-darwinistes qui lui furent souvent associées ont été considérées comme l’incarnation de la pensée moderne européenne par des intellectuels du Proche-Orient durant le dernier quart du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Elles ont déclenché de violentes controverses au sein des différentes confessions religieuses, qui ont soulevé des questions fondamentales d’ordres religieux, scientifique, biologique, anthropologique et social. En partant de deux exemples célèbres de prises de position résolument pro- et antidarwinistes en arabe et en persan, celle du médecin et journaliste Chibli Chumayyel (1850-1917), formé au Syrian Protestant College de Beyrouth, et celle du franc-maçon musulman et agitateur anticolonialiste Jamaladdin al-Afghani (1838/39-1897), j’examinerai avec vous les différentes manières dont les "bombes de Darwin" ont explosé, selon le lieu, la langue et la religion, et quelles en furent les conséquences.

Dans le cadre du séminaire d’Alessandro Stanziani, "Savoirs, institutions, économies : histoires connectées et dynamiques globales", EHESS

12 mai 2023, 14h30-16h30, Campus Condorcet, bâtiment EHESS, salle 25-B

 

Philosophie et religion au Moyen Orient du 19e siècle jusqu’à nos jours – Points de contact et frontières

D’un point de vue idéal-typique, on peut distinguer au Moyen-Orient, depuis le XIXe siècle, trois thèses fondamentales concernant la relation entre religion et philosophie ou entre religion et science : la thèse du conflit, la thèse de l’harmonie et la thèse de l’autonomie. Tandis que, des points de vue épistémologique et politique, la première thèse, selon laquelle il ne peut y avoir de coexistence sur un pied d’égalité entre la religion et la philosophie ou la science, n’a été défendue que par de rares acteurs historiques, les thèses de l’harmonie et de l’autonomie ont eu de nombreux avocats. À l’aide d’extraits de textes de deux intellectuels égyptiens encore importants dans le discours actuel, le mufti suprême d’Égypte Mohammed Abduh (1849-1905) et l’écrivain et professeur d’histoire ancienne et de littérature arabe Taha Husain (1889-1973), je dégagerai avec vous les caractéristiques essentielles de ces deux thèses et identifierai leurs précurseurs dans l’histoire intellectuelle arabe "médiévale".

Dans le cadre du séminaire de Catherine König-Pralong, "Islam, science « arabe » et histoire de la philosophie européenne", EHESS

16 mai 2023, 14h30-16h30, Campus Condorcet, Centre de colloques, salle 3.06

 

La mission civilisatrice des récits de voyage en Asie Centrale du 19e siècle

Sur la base d’extraits de récits de voyageurs (diplomates, orientalistes, aventuriers) venant de l’Europe de l’"Est" et de l’"Ouest" dans l’émirat de Boukhara durant la première moitié du XIXe siècle, avant la conquête russe en 1868, je montrerai dans quelle mesure les voyageurs sont marqués dans leur perception et représentations de l’autre (ici du système gouvernemental, social et éducatif de Boukhara) par les idéaux des Lumières et les bouleversements politiques et sociaux dans leur propre pays. Un grand nombre de leurs critiques se trouvent également, au tournant du XXe siècle, dans les écrits de la population locale visant à moderniser le pays, notamment le mouvement du jadidisme. Je souhaite aborder avec vous la question de la légitimité, des lieux et des formes de la critique.

Dans le cadre du séminaire de Luba Jurgenson, Sylvie Archaimbault et Svetlana Gorshenina, "Séminaire commun de Eur’Orbem (Cultures et sociétés d’Europe orientale, balkanique et médiane)"

25 mai 2023, 17h40-19h40, Sorbonne Université, Institut d'études slaves, 9 rue Michelet, 75006 Paris

 

La traduction en turc ottoman des ‘apologies’ de l’Islam d’un Libanais au Caire et d’un Tatare à Saint Pétersbourg au seuil du 20e siècle

Dans les années 1880, des traités sur l’islam sont traduits du russe et de l’arabe en turc ottoman à l’initiative du journaliste et écrivain ottoman Ahmed Midhat Efendi (1844-1912). Dans ceux-ci, conformément au credo de Midhat, les enseignements du Coran sont compris comme des principes spirituels et moraux qui sont à la fois dynamiques, favorisant le progrès et les sciences. Ils doivent permettre aux musulmans de synchroniser leurs sociétés avec le progrès scientifique et technique occidental, sans négliger la moralité et la spiritualité. Sur la base d’extraits de deux de ces écrits, la réplique à Ernest Renan de l’imam Ataulla Bayazitov (1846-1911) travaillant à Saint-Pétersbourg et le livre du diplômé d’Azhar et journaliste libanais Husain al-Jisr (1845-1909) consacré à Abdülhamid II, nous réfléchirons ensemble aux conditions de formation et de compréhension de notions alors en pleine mutation, telles celles de "science", "philosophie", "islam" ou "religion".

Dans le cadre du séminaire d’Isik Tamdogan, Marc Aymès et Elisabetta Borromeo, "Sources ottomanes : premières lectures", EHESS

26 mai 2023, 14h30-16h30, Campus Condorcet, bâtiment EHESS, salle A602

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