Portrait B. Pinaud

Bérengère Pinaud

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berengere.pinaud@ehess.frDoctorant.es ou jeunes docteur.esDoctoranteEHESS

Centre Alexandre-Koyré / Campus Condorcet / Bâtiment EHESS

2 cours des Humanités, 93322 Aubervilliers, France

Thèse en préparation

Artisans du remède : culture matérielle et travail quotidien des apothicaires à Paris (1700-1777), sous la direction de Rafael Mandressi (CNRS, CAK)

Je prépare une thèse d’histoire sociale et matérielle des sciences, intitulée « Artisans du remède : culture matérielle et travail quotidien des apothicaires à Paris (1700-1777) », sous la direction de Rafael Mandressi. Plus spécifiquement, j’étudie la matérialité (sous la forme d’objets, d’espaces, de personnes) dans le travail et les activités quotidiennes des apothicaires, depuis les maisons et les jardins en passant par les espaces corporatifs. Mes recherches se fondent sur un large éventail de sources, incluant des inventaires après-décès, les archives de la corporation des apothicaires de Paris (registres de délibérations, registres de comptes, lettres…), des pharmacopées et des manuscrits pharmaceutiques, et enfin des artefacts de musées (des boîtes en bois, des pots, des instruments…).

Mon enquête porte sur l’identité des apothicaires comme des artisans médicaux : experts polyvalents au croisement des domaines médicaux, artisanaux et commerciaux. Je m’interroge sur l’étendue de leurs activités, qui dépassaient la seule préparation des remèdes au sens strict (enseignements corporatifs, enseignements privés, engagements politiques dans la ville de Paris, contacts avec la cour). L’histoire de la pharmacie a souvent placé soit la boutique, soit les apothicaires, soit les instruments chimiques au centre de la pratique de ces artisans. Tout en considérant ces éléments comme essentiels, j’essaie de les connecter à d’autres espaces moins étudiés, à savoir les espaces domestiques et corporatifs, qui occupaient pourtant une fonction primordiale dans la confection des remèdes. Cela prenait la forme d’un travail également fourni dans la cave ou le grenier, d’une collaboration quotidienne avec la femme de l’apothicaire, les apprentis et les domestiques, ou encore d’une transmission des savoirs aux apprentis. La pratique des apothicaires s’étendait d’une connaissance de la matière à l’usage d’instruments culinaires, en passant par l’enregistrement des comptes au quotidien. Durant le siècle, le lieu de transmission des savoirs botaniques, médicaux et chimiques s’est notamment élargi vers le Jardin des apothicaires, le jardin corporatif situé rue de l’Arbalète, dans lequel la corporation investissait régulièrement de l’argent pour le rénover ou y faire bâtir un cabinet et une bibliothèque.

Contrat doctoral de l’EHESS, mention « Sciences, techniques, savoirs : histoire et société » (2020-2023)

I am currently writing a thesis titled “Artisans of remedies: material culture and everyday work of apothecaries in Paris (1700-1777)”, under the supervision of Pr Rafael Mandressi. More specifically, I study the material culture (objects, spaces, people) in apothecaries’ everyday work and activities, from houses to gardens and communal spaces. I draw from a wide variety of sources, including post-mortem inventories, Parisian apothecaries’ guild’s archives (meeting minutes, financial ledges), pharmacopeias and pharmacy textbooks, and artefacts from museums (wood boxes, pots, tools, etc.).

I explore the identity of apothecaries as multifaceted experts at the crossroads of medical, artisanal, and commercial knowledge, as well as the extent of their activities (teaching, preparing remedies, political involvement). The history of pharmacy has often placed alternatively the shop, the apothecaries themselves, or chemical instruments at the core of pharmacy practice. Even though these elements were central, my research shifts the attention to domestic and communal spaces, which fully took part in the remedy confection (from the cave to the attic). This entailed not only the daily collaboration of the wife, apprentices and servants, but also the transmission of practical knowledge to apprentices. Apothecaries’ practice was broad and spanned from the knowledge of matter, to the use of cooking tools, or the account keeping. Across the century, the place of transmission of botanical, medical, and chemical knowledge seemed to expand to the Apothecaries’ garden (located at rue de l’Arbalète), where the apothecaries’ guild invested a lot of money to refurbish or to build a cabinet and a library.

Thèmes de recherche

- Histoire sociale et culturelle des sciences, des techniques et des pratiques médicales à l’époque moderne

- Histoire des remèdes et de la pharmacie

- Histoire matérielle, artefacts, culture matérielle

- Histoire urbaine, des consommations, des circulations à l’époque moderne

Mémoires de recherche

M2 : « L’apothicaire et la plante. Étude du Jardin des apothicaires de Paris : savoirs sur les plantes et circulation des savoirs (1700-1777) », sous la direction de Rafael Mandressi (CAK/CNRS). Rapporteur : François Zanetti. Mention Très bien (19/20).

M1 : « L’apothicaire au jardin : le cas du Jardin des apothicaires au XVIIIe siècle à Paris, enjeux scientifiques, professionnels et politiques », sous la direction de Rafael Mandressi (CAK/CNRS). Rapporteur : François Zanetti. Mention Très bien (18/20).

Publications

Mai 2022. Co-écriture avec Maxime Guesnon et Seyi Gueye, « Écrire seuls ensemble : narration d’une résidence d’écriture fédératrice », CAKtus. https://caktus.hypotheses.org/.

En préparation :

Février 2023. « From the workshop to the garden. Using fire in apothecary milieus in 18th century Paris », in Gianenrico BERNASCONI, Marco STORNI (ed.) Early Modern Fire: Science, Technology, and the Urban Space (titre prévisionnel). Brill. Intersections. 2023.

Octobre 2022. Avec Bertrand Paoloni, Laurence Lippi Abigaëlle Marjarie et Laura Pennanec’h, « L’hôpital, l’atelier et le jardin : apprendre son métier, du XVIIau XIXe siècle », Encyclopédie en ligne Savoirs, Le fil des idées (dir. Christian Jacob). https://savoirs.app/.

Communications orales

4 février 2022. « Plantes rares et cours de chimie : Les lieux de la curiosité dans les milieux apothicaires parisiens au XVIIIe siècle ». Séminaire « La curiosité des Lumières, organisé par Antoine Lilti et Silvia Sebastiani.

23 septembre 2021. « Sources pour l’étude d’une culture matérielle : les instruments de l’apothicaire, Paris (1700-1777) ». Journée d’étude LARHRA-CAK, « Faire l’histoire de la médecine à l’époque moderne. Sources, méthodologie et identités », organisée par Elisa Andretta, Francesco Baldanzi, Rafael Mandressi et Stefano Tomassetti.

16-17 septembre 2021. « De l’officine au jardin. Usages du feu dans les milieux apothicaires au XVIIIe siècle à Paris ». Workshop à Neuchâtel (Suisse), « Fire Management in the Early Modern Age: Knoweldge, Techonoly, Economy », organisé par Marco Storni et Gianenrico Bernasconi.

Enseignements

2021-22. Chargée d’enseignement à l’EHESS (64h), dans le Master Savoirs en société, parcours Histoire des sciences, des techniques et des savoirs.

UE141 : Atelier du parcours HSTS : écrire et présenter son mémoire.

UE115 : Méthodologie 2. Sources et méthodes en histoire des sciences et des savoirs, avec Élise Demeulenaere et José Beltran.

2020-21. Enseignante vacataire à l’Université Paris-Dauphine (18h), pour les M1 du Master SIREN (Systèmes d’information et réseaux numériques).

Module fondamental : Introduction à l’histoire des sciences et des techniques.

Vulgarisation scientifique

8 octobre 2021. Table-ronde « L’hôpital, l’atelier et le jardin : apprendre son métier, du XVIIe au XIXsiècle », Les Rendez-vous de l’Histoire de Blois, édition 2021, Le Travail, avec Bertrand Paoloni, Laurence Lippi Abigaëlle Marjarie et Laura Pennanec’h. Écoute : https://rdv-histoire.com/programme/edition-2021-le-travail/l-hopital-l-atelier-et-le-jardinapprendre-son-metier-du-xviie-au-xixe-siecle.

Dernière mise à jour : octobre 2022

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